En 2018, 292 demandes d’asile ont été déposées devant l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) par des ressortissants tadjiks, kazakhs et kirghizes. Celles de citoyens tadjiks, qui revendiquaient notamment un lien avec l’islam politique ou affirmaient avoir été ciblés par les autorités du fait de leur proximité, réelle ou supposée, avec la mouvance fondamentaliste, ont augmenté au cours de l’année 2018. L’OFPRA a décidé de diligenter une mission dans ces trois pays, en y associant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), afin de recueillir des informations fiables et actualisées sur la situation y prévalant au regard des faits invoqués à l’appui des demandes d’asile. La délégation s’est ainsi rendue à Douchanbé (Tadjikistan) du 14 au 17 octobre, puis à Almaty et Nour-Soultan (Kazakhstan) du 17 au 26 octobre et enfin à Bichkek (Kirghizstan) du 26 au 30 octobre. Différentes thématiques ont été abordées lors de cette première mission de l’OFPRA dans ces trois pays d’Asie centrale : la situation politique, la situation des droits humains (société civile, médias et journalistes, minorités ethniques) ou encore les phénomènes de radicalisation et d’extrémisme islamistes. Dans le but de récolter des informations fiables et recoupées sur l’ensemble de ces sujets, la délégation s’est entretenue avec des interlocuteurs variés : organisations internationales, représentations diplomatiques, acteurs institutionnels nationaux, organisations non gouvernementales, médias, centres de recherche gouvernementaux, chercheurs et représentants de minorités ethniques. Ainsi, 16 interlocuteurs différents ont été rencontrés au Tadjikistan, 22 au Kazakhstan et 10 au Kirghizstan. Le présent rapport a été rédigé conjointement par les membres de la délégation de l’OFPRA et de la CNDA. Il vise à rendre compte le plus fidèlement possible des entretiens qui ont été menés et fait également référence, dans une moindre mesure, à des sources publiques lorsque ces dernières étaient nécessaires à la compréhension des événements mentionnés. Ce rapport ne prétend pas, toutefois, faire le traitement exhaustif des problématiques évoquées.