Rapport de mission OFPRA-CNDA en République populaire du Bangladesh du 3 au 15 juin 2023
En 2022, 8 611 premières demandes d’asile ont été déposées auprès de l’Ofpra par des ressortissants
bangladais, ce qui représente une augmentation de 68 % de la demande par rapport à 2021 et fait du
Bangladesh le deuxième pays en termes de flux de demande d’asile. Les thématiques invoquées sont
variées : opposants politiques et journalistes alléguant un contrôle renforcé du pouvoir par la Ligue
Awami et des restrictions accrues sur la liberté d’expression, minorités religieuses invoquant une hausse
des tensions communautaires ou encore personnes craignant de subir des violences en raison de leur
orientation sexuelle ou de leur identité de genre. L’écrasante majorité des demandeurs d’asile disent
venir de la division de Sylhet, dans le nord-est du pays.
L’Ofpra a donc décidé de diligenter une mission de recueil d’informations dans ce pays, en y associant
la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), afin de mettre à jour les informations recueillies lors d’une
mission précédente organisée en 2015.
La délégation a séjourné au Bangladesh du 3 au 16 juin 2023 et s’est rendue dans les villes de Dacca
et de Sylhet ainsi que dans deux villages du district de Maulvibazar, dans la division de Sylhet. Elle a
rencontré une quarantaine d’interlocuteurs : organisations internationales, institutions
gouvernementales nationales et locales, associations, professionnels des médias, représentants
religieux et universitaires. Nombre d’entre eux ont demandé à s’exprimer anonymement, voire à ce que
le nom de leur organisation ne soit pas mentionné. Afin de s’assurer de la fiabilité des informations
recueillies, ces dernières ont été complétées par les rapports mis en ligne par les institutions
rencontrées par la délégation et recoupées avec d’autres sources publiques.
La diversité des thématiques abordées par la mission reflète la variété des problématiques invoquées
dans la demande d’asile. La délégation s’est ainsi intéressée à la situation politique dans le pays et aux
problématiques des libertés publiques, en particulier de la liberté d’expression. Elle s’est également
entretenue avec divers interlocuteurs sur la question de l’exercice effectif de la justice et de l’accès au
droit et aux procédures légales des citoyens, en particulier en cas de conflits fonciers. Enfin, un certain
nombre d’entretiens ont été consacrés aux personnes vulnérables et aux minorités : femmes, minorités
sexuelles et de genre, minorités religieuses, peuples autochtones dans les Chittagong Hill Tracts et
migrants de retour au Bangladesh.