Rapport de mission en République d’Haïti

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Les demandes d’asile de ressortissants haïtiens connaissent une progression importante et constante depuis ces dernières années. Le nombre de primo-demandeurs était de 3 049 en 2015 et de 4 927 en 2016, soit une progression de 62%. Celui des demandes totales, comprenant les réexamens et les mineurs accompagnants, atteignait 3 306 en 2015 et 5 352 en 2016, soit une progression similaire. Les perspectives issues des premières statistiques de l’année 2017 laissent prévoir une tendance à l’augmentation de cette demande. La très grande majorité de ces demandes sont déposées dans le département de la Guyane. Afin de pouvoir mieux analyser les motifs de ces demandes d’asile, l’OFPRA a diligenté une mission de recueil d’informations sur la situation en Haïti en y associant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Il s’agit de la première mission de ce type organisée dans ce pays. Du 27 mars au 5 avril 2017, cette mission a enquêté dans l’agglomération de Port-au-Prince, capitale d’Haïti, et dans les villes d’Aquin et des Cayes, situées dans le département du Sud d’où proviennent de longue date un grand nombre de demandeurs d’asile haïtiens. Les thèmes de recherches qui avaient été sélectionnés par les divisions concernées de l’OFPRA et la CNDA étaient les suivants : situation politique, situation sécuritaire, fonctionnement de la police, fonctionnement de la justice, situation des femmes victimes de violences, conflits fonciers, exercice des professions des médias et du journalisme, situation des personnes LGBTI, mécanismes de vengeance privée, situation des associations locales et fonctionnement des services de l’état civil. Ce rapport présente les informations communiquées et les analyses développées par les interlocuteurs rencontrés lors de la mission, recueillies selon les normes européennes en matière de mission de recueil d’informations dans les pays d’origine des demandeurs d’asile.1 La première partie du rapport analyse la situation des pouvoirs publics régaliens au regard de la sécurité en général. La seconde partie répertorie les groupes de personnes particulièrement ciblées par les violences et leur niveau de protection