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28 novembre 2023

Ciné-débat autour du film « Le mot je t’aime n’existe pas »

Le jeudi 16 novembre 2023, la Cour a organisé une soirée ciné-débat autour du film « Le mot je t’aime n’existe pas » de la réalisatrice Raphaële Benisty en sa présence et en celle de l’une des trois interprètes figurant dans le documentaire, Nadesh Ayafor, qui intervient de manière régulière à la Cour en anglais et en pidgin anglais.

Ce documentaire, qui met en lumière des personnes habituellement dans l’ombre, suit trois interprètes qui accompagnent des migrants lors de leur rencontre avec le monde associatif, le monde médico-social et celui de l’asile, de l’OFPRA à la CNDA.

 

Les interprètes, sans qui aucun dialogue ne serait possible ni aucun lien entre la culture d’origine et celle de l’accueil, témoignent aussi de leurs parcours personnels lors de séquences où ils se racontent, en voix off et en langue originale, illustrées de photographies issues de leurs archives personnelles.

 

Nadesh Ayafor et Raphaële Benitsy, après la projection du film, ont accepté de répondre aux questions du public venu en nombre découvrir ce film qui prend le parti de mettre en avant les interprètes plutôt que les institutions et évoquent les thématiques comme l’identité, la langue maternelle ou le malentendu culturel.

La réalisatrice a justifié son choix de centrer sa caméra, pendant les séances de travail ou les audiences, presque exclusivement sur l’interprète, pour illustrer la centralité de son rôle. Ce choix a d’ailleurs eu pour effet, nous a-t-elle précisé, de libérer la parole des usagers, dont les visages n’apparaissent pratiquement pas dans le documentaire.

 

Nadesh Ayafor, interprète à la Cour mais aussi reine locale au Cameroun, a quant à elle, décrit la difficulté de traduire certains mots ou certaines expressions qui peuvent choquer des personnes issues d’un contexte culturel dans lequel l’expression de l’intime s’évoque différemment. Elle a notamment pris l’exemple de l’excision et la difficulté de traduire ce qui ne peut l’être quand la pudeur et la culture d’origine s’en mêlent.

 

Cette projection a permis de souligner la complexité du métier d’interprète, dont le rôle est de faire entendre la voix de celui qui ne peut se faire comprendre par lui-même.

 

Merci à Raphaële Benisty, à Nadesh Ayafor et à chacune et chacun d’avoir participé à ce ciné-débat.

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